A l’occasion d’un contact avec des
confrères américains formés à l’Elément Humain, j’ai découvert un court
article relatant une étude faite sur les liens entre vérité et santé. La
vérité est une des formulations employées par Will Schutz pour évoquer
ce qu’il appellera plus tard et définitivement : « Ouverture ». Un de
ses livres porte d’ailleurs le titre de « The truth option ».
Cette étude semble confirmer ce que Will avait dit à une assemblée de
dirigeants français il y a une vingtaine d’année à l’issue d’une
présentation sur ce qu’apportait L’Elément Humain dans les organisations
en matière de performance.A l’un des participants qui lui faisait
remarquer que l’on pouvait arriver dans bien des cas à des performances
équivalentes avec des méthodes de travail et de management plus dures
humainement, Will avait répondu que c’était tout à fait vrai et que pour
sa part, il avait simplement constaté que dans les entreprises qui
arrivaient à ces niveaux de performance en utilisant l’approche Elément
Humain, les personnes étaient en meilleure santé.
Voici, ci-après, le texte traduit en français qui présente cette étude et ses résultats.
Bonne lecture,
Fabrice Clément
Dire la vérité peut-il améliorer votre santé ?
Dire quelques pieux mensonges peut sembler sans conséquence mais une
nouvelle étude laisse entendre que vous pouvez améliorer votre santé
mentale et physique si vous réduisez sérieusement les bobards que vous
racontez.
« Nous avons découvert que les participants qui peuvent délibérément et
drastiquement réduire leurs mensonges quotidiens, améliorent
significativement leur santé en retour » dit Anita Kelly, l’auteur de
l’étude, professeur de Psychologie à l’Université de Notre Dame qui a
présenté ses découvertes lors du rassemblement annuel de l’Association
Américaine de Psychologie à Orlando.
Pour son étude, A. Kelly a recruté 110 adultes et a demandé à la moitié
d’entre eux d’arrêter de mentir pendant 10 semaines. Il leur a été
demandé d’arrêter aussi bien les gros mensonges que les petits comme par
exemple les fausses affirmations. Cependant les participants avaient la
permission d’omettre la vérité, de garder leurs secrets et d’esquiver
les questions auxquelles ils ne voulaient pas répondre. L’autre moitié
des participants n’a reçu aucune consigne particulière au sujet des
mensonges, il leur a été simplement demandé de faire état du nombre de
mensonges qu’ils disaient chaque semaine. Tous les participants, âgés de
18 à 71 ans, ont passé un test de détection des mensonges hebdomadaires
et ont rempli des questionnaires concernant leur santé physique et
mentale et la qualité de leurs relations.
A l’occasion de l’étude, il s’est avéré que les deux groupes avaient
diminué le nombre de leurs mensonges mais que ceux à qui on avait dit de
dire la vérité avaient moins menti et avaient davantage amélioré leur
santé. Par exemple, lorsque des participants du groupe « sans mensonge »
(ceux ayant reçu la consigne de ne pas dire de mensonge) avaient dit 3
mensonges mineurs de moins par semaine, ils faisaient état de 4
sensations psychologiques douloureuses (comme se sentir triste ou
stressé) en moins et de 3 sensations physiques douloureuses en moins
(maux de tête ou de gorge). Ceux de l’autre groupe qui avaient de leur
propre initiative dit moins de mensonges reportèrent moins de sensations
douloureuses également mais seulement 2 ou 3 de moins.
En moyenne, les américains dissent 11 mensonges par semaine d’après les
auteurs de l’étude. A l’issue des 10 semaines pendant lesquelles l’étude
a été menée, les participants du groupe « sans mensonge » en étaient
arrivés à 1 mensonge par semaine. Ceux de l’autre groupe disaient encore
3 mensonges par semaine sachant qu’au départ de l’étude la moyenne dans
ce groupe était de 6.
Les chercheurs ont trouvé que les personnes avaient vraiment pris les
choses à cœur : par exemple, les participants se sont mis à être
honnêtes au sujet de leurs réalisations quotidiennes au lieu de les
exagérer et ils ont arrêté d’inventer des excuses pour justifier leur
retard ou une tâche qu’ils n’avaient pas réalisée. Ils ont aussi élaboré
des stratégies pour éviter de mentir comme de répondre à des questions
délicates en posant une question pour détourner l’attention de la
personne sur le sujet.
En plus de l’amélioration de leur santé mentale et physique, les
« diseurs » de vérité ont dit que les relations avec leurs proches
s’étaient aussi améliorées et que leurs autres relations sociales
avaient été plus faciles.
Le Dr. Bryan Bruno, Président du département de psychiatrie de l’hôpital
Lenox Hill de New York, a dit à HealthDay : “Je pense que mentir peut
causer beaucoup de stress aux gens et contribuer ainsi a l’anxiété et
même à la dépression ». « Mentir moins n’est pas seulement bon pour vos
relations, ça l’est aussi pour vous personnellement. Si les gens
reconnaissent l’impact dévastateur que le mensonge peut avoir sur les
relations, ils ne mesurent probablement pas à quel point cela peut aussi
leur causer beaucoup de stress”.
Alexandra Sifferlin (journaliste pour TIME Healthland) traduit par Fabrice Clément
L’article d’origine en anglais : http://healthland.time.com/2012/08/06/can-telling-the-truth-make-you-healthier/?goback=%2Egde_90645_member_215498963 .
Dire la vérité peut-il améliorer votre santé ?